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Sofie à Dakar
21 janvier 2013

Les maisons de St-Louis

Après notre périple dans le désert, direction le nord du Sénégal : Saint-Louis.

Saint-Louis  sera la capitale de l'Afrique occidentale française puis ce sera Dakar en 1902 laquelle deviendra ensuite la capitale de la République Sénégalaise au moment de l'indépendance en 1960.

Saint-Louis fut la première ville fondée par les Européens en Afrique occidentale et fut un très important centre du commerce de l'or, de la gomme arabique, de l'ivoire et des esclaves. St Louis présente un ensemble urbain, architectural, historique et culturel parmi le plus remarquables de l'Afrique de l'Ouest.

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Un peu de géographie

Ville tri-polaire :

  • à l'Ouest, la langue de Barbarie, longue langue de sable d'une vingtaine de kilomètres,
  • au centre en rouge, l'Ile de Saint-Louis,
  • et la partie sur le continent le quartier Sor

Carte Saint-Louis

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D'un peu plus près :

- sur la langue de Barbarie, le village des pêcheurs ou Guet Ndar,

- L'île de Saint-Louis où se trouve le patrimoine architectural,

- Le pont Faidherbe relie l'Ile au continent.Carte Saint-Louis détail


Célèbre étape d'abord des navires européens de la Traite, puis de l'aéropostale de Mermoz, l'île conserve d'importants témoignages de son prestigieux passé. Elle est encore aujourd'hui, la ville symbole de l'élégance et du raffinement au Sénégal.

Car Saint-Louis du Sénégal a un passé exceptionnel qui lui confère une renommée internationale. Plus ancienne ville construite par les français en Afrique de l'Ouest, l'Histoire de Saint-Louis se confond avec celle de la colonisation.
Considérée comme la vitrine de la France en Afrique, elle fut érigée commune française de plein exercice et jouissait ainsi d'un statut particulier. A partir de 1916, les Saint-Louisiens étaient alors français à part entière (ainsi que les habitants de Gorée, Dakar et Rufisque).

Pour sa possession, les anglais et les français ont bataillé ferme mais c'est au final la France qui en conserva le contrôle le plus longtemps jusqu'à l'indépendance du pays. Le nom de l'île Saint-Louis a été donné en l'honneur du Roi de France et elle est appelée Ndar par les sénégalais (en wolof).

Saint-Louis fut la capitale du Sénégal mais aussi de l'Afrique Occidentale Française autrement dit une région de 4 689 000 km² comprenant la Mauritanie, le Sénégal, le Soudan français (devenu Mali), la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Niger, la Haute-Volta (devenue Burkina Faso) et le Dahomey (devenu Bénin).

Le patrimoine architectural et culturel est tel que Saint-Louis du Sénégal fut classée en l'an 2000 au patrimoine mondiale de l'humanité par l'UNESCO

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Le pont Faidherbe

Ouvrage métallique de 507 m de long et de 10,50 m de large, le pont est composé de 7 travées en arche dont la deuxième à partir de l'île est conçue pour pivoter autour d'un axe fixe afin de laisser passer les navires.
La chaussée centrale est bordée de deux trottoirs piétonniers. Le pont fut inauguré le 19 octobre 1897 et restauré en 2011.

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Non ce n'est pas du brouillard, c'est de la poussière toute fine, blanche qui vient de la Mauritanie, très désagréable.

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Place Faidherbe.

Louis Faidherbe fut gouverneur du Sénégal de 1854 à 1861 puis de 1863 à 1865.

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Mosquée ou Eglise ?

Le gouverneur Faidherbe souhaitait entendre les cloches et connaître l'heure, mosquée très atypique, une des seules au monde à posséder un minaret, un clocher et un cadran d'horloge !

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Vestiges des colonies Portuguaises (arrivée des premiers colons XV siècle) : les couleurs chatoyantes...

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Du 17ème au 19ème siècle, les hommes français expatriés au Sénégal et ayant laissé leurs épouses légitimes loin des « périls de la colonie » étaient confrontés à une existence assez dure.
De ce fait, ils rencontraient à Saint-Louis (et aussi à Gorée) de bien belles africaines esseulées qui savaient les soigner à l’aide des plantes locales, les nourrir d’une façon adaptée au climat, et d’une certaine manière, qui savaient s’occuper d’eux.

Sans titre 2Il s’ensuivit bien des « mariages à la mode du pays » desquels naquirent des "Signares" descendant donc à la fois de la population locale, mais également de familles françaises, anglaises, portugaises … et qui comptaient souvent les plus grands noms.
Le nom de « signare » (du portugais « senhora ») était un véritable titre attribué aux femmes de ces unions coutumières ainsi qu’à leurs filles métisses.

 

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Ces voluptueuses dames signares au fort penchant pour l’amour, au teint clair et à la beauté légendaire, parées de nombreux et magnifiques bijoux en or, formaient une classe à part, très puissante et fortunée, car elles étaient liées aux commerçants et aux administrateurs de sociétés venus tenter leur chance dans les comptoirs africains.
Souvent décrites entourées d’une multitude de serviteurs, on dit aussi que leur fortune était issue des placements fructueux pendant la période la traite de l’esclavage.
Très mystérieuses, l’image des signares est une image forte, peut-être parce que le romantisme lié à la douceur de vivre et du climat avait dû déchaîné bien des passions, et ne dit-on pas aussi que les balcons ouvragés de la ville de Saint-Louis étaient les témoins d’échanges de regards et de connivences

 

 

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Ces balcons

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 en bois ou fer forgé...

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CPA

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Eglise qui serait la plus ancienne de l'Afrique de l'Ouest

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Toujours les moutons...

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Qu'il est doux de flâner à Saint-Louis, le temps s'y est arrêté...

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à pied ou en calèche...

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Une école coranique...

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La cité de Saint-Louis, vieille de plus de trois siècles, s'est peu à peu endormie au XXe siècle, avec la perte de son pouvoir économique et administratif, entraînant la dégradation ou la disparition de bâtiments remarquables. La confrontation entre l'état actuel et la couverture aérienne de 1972 est alarmante : de nombreux édifices civils ont été rasés ou sont dans un état de ruines nécessitant une totale reconstruction, de nombreuses baraques en bois et plusieurs entrepôts ont également été rayés de la carte durant ces dernières années.

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Ancienne maison des sœurs de Saint-Joseph de Cluny devenue Services Régional des Impôts. Elle offre l'une des plus intéressante originalité de Saint-Louis avec son escalier monumental aux deux volets circulaires. Aujourd'hui, tout est délaissé !

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L'état du patrimoine est alarmant : 10 à 20% des constructions menacées de ruine et plus de 30% nécessitent de grosses réparations... Les rares restaurations effectuées ne respectent pas les détails de façades : encadrements moulurés des baies, balcons en bois ou en ferronnerie surmontés d'auvent couvert en tuile, coloration des enduits...

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Coup de ♥ pour cette maison...

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Commentaires
M
Quel dommage que ce soit laissé à l'abandon... C'est encore très beau malgré tout. <br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour ces infos et ce rappel historique.<br /> <br /> <br /> <br /> Big Bisous
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